RENDEZ NOUS JAMES BOND!
Bien sûr, impossible d’y échapper! Depuis quelques jours, toute la presse spécialisée ne parle que de ça. Même la presse pas spécialisée y va aussi de ses commentaires. Regardez par exemple dans les pages culturelles du journal hebdomadaire de la Paroisse de Ste Clément! Entre 2 petites annonces de culte, le Père Kananga signe un article sur Quantum Of Solace, encourageant ses oies à aller savourer cette nouvelle aventure bondesque au cinéma. L’auteur de ces quelques lignes semble en effet apprécier le coté nettement moins libidineux de l’agent secret 007. En effet, dans cette nouvelle aventure, le chaste Bond ne chasse pas! il faut dire qu’il est tellement obnubilé par le souvenir de Vesper, Vesper la traîtresse, Vesper son premier véritable amour, Vesper morte dans Casino Royale, qu’il n’a pas envie de se rouler dans le stupre avec la première belle pépé venue! Mais là je dis stop! Je réponds à cet homme d’église et aussi, j’implore Miss Broccoli, la productrice de ce Quantum Of Solace, l’héritière de son père, de réviser immédiatement la copie pour le prochain numéro!
Rendez-nous James Bond! Rendez-nous Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan, Georges Lazemby ou n’importe quel autre Bond …. A la limite, Rendez-nous même un James de pacotille façon David Niven (Casino Royale), Leslie Nielsen (l’agent WD40), Rowan Atkinson (Johnny English), Mike Myers (Autin Powers), Hubert Bonisseur de La Bath (Jean Dujardin OSS117) ou même l’italien Lando Buzzanca (James Tont), mais par pitié, retrouvez la raison Miss Broccoli, ou vous allez faire chou blanc! Revenez dans le droit chemin, celui qui a contribué à nous faire tant aimer cette saga….
Oubliez vos organisations sans nom et rendez-nous le Spectre, Bast, le Syndicat ou n’importe quelle autre organisation secrète hyper inquiétante. Rendez-nous le docteur No, Drax, Scaramanga, Blofeld, Goldfinger ou n’importe quel autre vilain très méchant. Rendez-nous notre Q, ou son successeur, R ou S ou T, ou n’importe quel autre inspecteur Gadget, mais rendez-nous des machins et des bidules indispensables à l’attirail de Bond….
Et pendant que vous y êtes, rendez-nous Ursula Andress! Enfin non… un sosie de ce qu’elle ressemblait à l’époque fera l’affaire…. C’est ça, Rendez-nous des sosies de Claudine Auger, Akiko Kawabayashi, Carole Bouquet, Lois Chiles, Kim Basinger ou n’importe quelle autre James Bond Girl aux charmes irrésistibles. Rendez-nous enfin le thème cher à John Barry, ou plutôt cher à Monty Norman, le vrai papa du talam, talam talam tam, etc…
Donc, vous le devinez peut-être aisément, ami lecteur, Tel l’Hannibal de base, je n’ai pas dévoré avec délectation ce Quantum Of Solace. C’est vrai, je l’admets, ce film m’a laissé sur ma fin! Marc Forster, le réalisateur, désireux d’apporter sa patte, sa SwissTouch en a oublié de suivre le précepte édicté par St Lee Tamahori, à savoir que tout réalisateur à qui l’on confie la mission de mettre en boite un Bond, doit respecter coûte que coûte la règle des 3G, 3G pas comme I-Phone puisque Bond est plutôt Sony Ericson sur ce coup là! (ndla: Sony picture est le principal bailleur de fonds de la franchise Bond avec la MGM sérieusement dans le rouge ces derniers temps), 3G comme : Guns, Girls and Gadgets!
Marc Forster n’en a fait qu’à sa tête. Voilà donc ce qu’il en coûte quand on ose confier la réalisation d’un tel projet à un cinéaste qui n’appartient pas au Commonwealth! C’est vrai! C’est la première fois qu’une telle hérésie survient depuis le lancement de la saga. Si l’on excepte, Terence Young né en Chine mais scolarisé en Grand Bretagne, et Guy Hamilton, le Parisien d’origine installé à Londres, tous les autres étaient anglophones, Peter Roger Hunt, Lewis Gilbert, Roger Spotiswood, Micheal Apted, Martin Campbell, et Lee Tamahori.
Vous me direz que Marc Forster est aujourd’hui peut-être, plus américain que Suisse, puisqu’il a quitté, il y a belle Lurette, son Davos presque natal (ndla: il est né en réalité en Allemagne mais a grandi dans la bourgade grisonne, avant d’immigrer aux States pour apprendre son métier de cinéaste, ce que, à mon sens, il a bien fait, sans quoi il en serait encore à chercher du pognon pour financer son premier court métrage!). Certes, mais tout de même, je ne peux m’empêcher et même m’interdire de penser que Marc Forster s’est gouré de franchise. Il a en effet réalisé ce James Bourn comme un Jason Bond, à moins que ce ne soit l’exact contraire et vice et versa….
Comprenez bien que ce Quantum Of Solace ressemble effectivement à s’y méprendre à un épisode incompréhensible de Jason Bourn. Scénario hyper tordu, pas de gadget à part les oreillettes de Frédéric Lopez, (ndla : c'est l’animateur de Panique dans l’oreillette sur France2), pas de chics filles ou si peu, un héros à la recherche de réponse à ces questions, une course poursuite à travers le globe, le tout filmé par des caméraman atteint de la maladie de Parkinson! Si en plus le scénariste Paul Haggis est atteint d’alzheimers, alors ne vous étonnez pas que James entre en ’collision’ avec Jason. Il y a en effet des scènes de Bond pompées presque intégralement dans le dernier volet de la saga Bourn, comme avec la course à pieds sur les toits de la médina devenu une ville italienne dans Quantum Of Solace.
Le problème, c’est que Daniel Craig court moins vite que Matt Damon. Du coup, l’intensité n’est pas trop au rendez-vous! C’est évident, Bond a besoin d’un nouveau souffle.
Horreur, un doute m’assaille: et si Bond était devenu complètement has been?!?!? Un simple coup d’œil rapide sur la courbe des recettes de Quantum Of Solace, inversement proportionnelle à celle des bourses mondiales, suffit à me rassurer! Bond est une valeur sure, qui ne dégringole pas. Il a encore de beaux restes devant lui…. A moins que la concurrence ne se penche sérieusement sur son cas. Dreamworks est en effet en embuscade. En attendant que James trébuche pour de bon, ils ont racheter les droits de Matt Helm, 27 romans de Donald Hamilton propice à donner naissance à une saga dans la lignée de 007!
Une nouvelle que Miss Barbara MoneyBroccoli devrait méditer si elle veut continuer à pérenniser l’entreprise de papa.
Un Chic Type
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