LES FILMS - BURN AFTER READING


Biensûr, la dernière chose que vous aillez envie de faire, c’est de vous engouffrer dans une salle sombre pour oublier la morosité ambiante! Je vous comprends! Etant donné le niveau de la production cinématographique en 2008, je serais bien embêté pour composer un top 3 des meilleurs films de l‘année quand on me le demandera! La médiocrité du cinéma actuel n’est plus une légende urbaine, mais une réalité. Les productions sont devenues tellement nazes, que l’idée même d’aller au cinéma se divertir ne traverse plus l’esprit de qui que ce soit de lucide aujourd’hui!
Le quidam moyen préfère télécharger illégalement des œuvres insipides sur internet, piller un patrimoine qui de toute façon, ne vaut pas tripette!

Faut il blâmer le pirate qui sommeille en chacun des cinéphiles? Pas vraiment. Faut-il l’encourager? Pas vraiment non plus! Alors que faire? Rien, à part lui suggérer d’abandonner cette petite manie dès qu’un chef d’œuvre pointe le bout de sa pellicule! Vous l’avez compris, vous qui aimez le cinéma, vous qui avez envie de passer un
réel grand et bon moment devant un film, fuyez immédiatement votre clavier et filez découvrir sur la grande toile le seul film de l’année qui mérite de l’attention, BURN AFTER READING des frères Coen.

BURN AFTER READING, une véritable cure de bonne humeur, une comédie hilarante, le genre de film qui vous refile une pêche d’enfer: 1h30 de pur délire, de pur régal, de purs éclats de rire, ou à la fin, les héros finissent par se demander ce qui s’est passé, tout en se promettant de ne jamais recommencer!
BURN AFTER READING, un film jubilatoire qui vient conclure en beauté une trilogie sur les bobets entamée par les 2 frangins, il y a quelques années avec O’BROTHER et INTOLERABLE CRUAUTE. Ici, exit l’humour noir à la NO COUNTRY FOR OLD MEN, la réplique de FARGO dans le désert. Ici, point de tueur froid et cynique façon Javier Bardem, point d’opiniâtre flic façon Frances McDormand, point de mystérieux Barber, ou encore de Dude champion de bowling!
En fait, dans BURN AFTER READING, tout le monde est con, juste con. Et le spectateur ne met pas très longtemps à s’en rendre compte. Pour tout dire, un ramassis de bons à rien, de crétins, de mecs et de nana vont tous se courir après sans vraiment savoir après quoi, et après qui ils courent… Là ou le film devient génial, c’est dans la montée en puissance d’un grand n’importe quoi. En partant d’un événement somme toute banal, un espion américain viré pour alcoolisme qui décide d’écrire ces mémoires, on arrive presque à réactiver la guerre froide entre les 2 blocs Est-Ouest!
L’espion perd d’abord son boulot, avant de perdre sa femme. Elle veut divorcer et refaire sa vie avec le flic Georges Clooney. What else? Et bien, Georges Clooney, en même temps qu’il est suivi par un privé engagé par sa femme qui veut
savoir si il a une maîtresse, surveille de près l’espion, et piste ainsi une femme pas très belle, Frances McDormand, qui bosse dans un fitness. Son collègue, Brad Pitt, une triple andouille a retrouvé dans le vestiaire de la salle de gym, un cd, sans doute un dossier brûlant qui regorge d’information top secrètes. Et voilà que nos apprentis maîtres chanteurs, Francès et Brad vont tenter de revendre ces renseignements au plus offrant, services secrets russes, ou ricains… C’est que de nos jours, se payer une chirurgie esthétique, c’est pas donné! Alors ce CD, c’est du pain bénit
pour récupérer un peu de pognon. Et c’est ainsi que tout le monde se met à surveiller tout le monde car personne ne connaît ces zigotos sortis dont ne sait ou, visiblement des cadors dans l’art de faire foirer un plan pourtant facile!

Si le scénario de BURN AFTER READING est excellent, la mise en scène ainsi que la distribution ne sont évidemment pas en reste. Frances McDormand, prête à tout pour se refaire une beauté, est géniale… Brad Pitt compose un incroyable
imbécile. Pareil pour Clooney dans un rôle de beau crétin séducteur de pacotille, bricoleur du dimanche qui travaille sur un engin très spécial! Ces deux là sur jouent merveilleusement bien. Ils en font des tonnes et deviennent du coup,
à chacune de leur apparition, extrêmement drôles!
Richard Jenkins, sans doute le seul lucide de l’histoire, est épatant en patron de fitness amoureux d’une de ses employées, mais qui ne parvient pas à le lui faire comprendre. Quant à John Malkovich, l’espion colérique, et à sa femme, Tilda Swinton, ils sont justes géniaux.

BURN AFTER READING, un film ou il n’y a rien à jeter, une comédie d’espionnage, ou un film d’espionnage comique. C’est au choix. Un petit bijoux truffé de gags, de situations coquasses, de dialogues parfois absconds. Le plus fantastique, c’est qu’à chaque fois que les Coen ont la possibilité de franchir la ligne qui sépare les 2 genres, à chaque fois qu’ils pourraient tomber dans le thriller, ils se retiennent, et retrouvent immédiatement, pour le bonheur du spectateur, la légèreté de la comédie. Qu’on se le dise: un film comme ça, c’est trop rare pour ne pas aller le voir au cinéma!

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